Menu
Libération
Portrait

Felipe VI, un baume pour la monarchie

Article réservé aux abonnés
Le prince, âgé de 46 ans, a su préserver une aura en Espagne. Il pourrait redonner du lustre à une institution très écornée.
Juan Carlos et le prince Felipe le 6 janvier à Madrid. Felipe représentait déjà l'Etat espagnol dans les chancelleries. (Photo Gerard Julien. AFP)
publié le 2 juin 2014 à 20h06

«Toute sa vie aura été jusqu'à présent un long et patient chemin pour apprendre le métier d'être roi», rappelait il y a peu Pilar Urbano, une des meilleures spécialistes de la monarchie espagnole. Autant dire que le prince des Asturies, Felipe de Bourbon, ne sera pas pris au dépourvu, lorsque, d'ici fin juin, il sera couronné roi d'Espagne. Après Juan Carlos Ier, Felipe VI sera le troisième chef d'Etat consécutif - en y ajoutant le caudillo Franco - à ne pas être passé par les urnes. Sauf si, bien entendu, les quelques formations qui s'opposent au maintien de la monarchie obtiennent gain de cause d'ici là - hypothèse pratiquement impossible.

«Plus encore que formaté, il aura été programmé pour être monarque», renchérissait hier le socialiste José Bono, ancien président des Cortes, l'Assemblée nationale espagnole. Une enfance ultraprotégée dans le parc boisé du Pardo, au nord-ouest de Madrid (où se trouve la résidence royale) ; une adolescence voyageuse mais toujours guidée par ses précepteurs ; des études dans les meilleures universités, l'UAM de Madrid puis celle de Georgetown à Washington ; enfin, un passage pendant trois ans dans les meilleures académies militaires, en particulier celles de Saragosse et du Ferrol, en Galice.

Mannequin . Pourtant, à la différence de son père qui a fréquenté de près l'ancien régime, le prince des Asturies, né en 1968, n'a rien connu d'autre que la démocratie. Depuis sa trentai