«Une nouvelle génération réclame un rôle majeur aujourd'hui, comme ce fut mon cas au début de mon règne. […] Je veux le meilleur pour l'Espagne. […] Mon fils Felipe incarne la stabilité et la maturité nécessaires.» Lundi vers 13 heures, dans l'allocution télévisée du roi Juan Carlos Ier qui annonçait par surprise son abdication aux Espagnols, il fallait vraiment lire entre les lignes pour déceler un quelque signe de contrition ou de repentance. Ou autre chose qu'un dithyrambe en faveur du prince héritier, son fils Felipe (lire ci-dessous).
Et pourtant. Après trente-neuf ans de règne - soit plus de la moitié de son existence -, le chef de l’Etat, dont le nom est ici directement associé à la démocratie post-franquiste, tire sa révérence à un moment délicat pour la monarchie, en pleine dégringolade dans les sondages depuis 2011. Cette institution, qui fut exemplaire pendant les premières décennies ayant suivi la mort du caudillo Franco, a été récemment reléguée dans la liste noire des pouvoirs discrédités. A preuve, toutes les enquêtes d’opinion du très officiel Centre d’enquêtes sociologiques, depuis trois ans, montrent que l’image de la maison royale se situe dans le rouge, à moins de 50% d’opinion favorable.
Chasse. Cette chute historique tient à une suite d'événements fâcheux qui ont fortement écorné l'image de la monarchie. Sur le plan symbolique, disent les observateurs, la chasse clandestine en Afrique marq