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Libération

Bowe Bergdahl, héros ou déserteur ?

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Une enquête a été ouverte sur la personnalité du soldat américain, échangé samedi contre cinq dirigeants talibans.
Une affiche appelant à la libération du sergent Bowe Bergdahl, dans l'Etat de Washington, le 25 février 2014. (Photo Jeff Green. Reuters)
publié le 3 juin 2014 à 16h21

Dans la grande rue de Hailey, petite ville de l'Idaho où a grandi le sergent Bowe Bergdahl, les commerces ont tous la même pancarte dans leurs vitrines : «Bowe enfin libre!» La municipalité a déjà annoncé qu'elle prévoyait des festivités pour le retour de l'enfant du pays, libéré dimanche après cinq ans de captivité en Afghanistan.

Mais à Washington, l’affaire a pris une tout autre tournure. Les républicains attaquent de front l’administration de Barack Obama en dénonçant les négociations qui ont entouré la libération du jeune homme de 28 ans. Et depuis lundi, d’anciens soldats s’en prennent directement au militaire capturé par les talibans en juin 2009, affirmant qu’il n’a rien d’un héros mais qu’il s’est en fait comporté en déserteur. Au point qu’une enquête officielle a dû être diligentée.

«Des durs parmi les durs»

Dès le week-end, plusieurs voix républicaines se sont ainsi élevées contre les contreparties qui ont entraîné la libération du dernier prisonnier américain en Afghanistan. L'administration Obama a révélé qu'elle avait accepté de relâcher cinq leaders talibans détenus dans la prison de Guantánamo contre la liberté de Bowe Bergdahl, après plusieurs semaines de discussions menées notamment par l'intermédiaire du Qatar. Aussitôt, le président républicain de la commission des renseignements de la Chambre des Représentants, Mike Rogers, a dénoncé une «transgression» de la politique américaine de non-négociation avec les groupes terroristes. «Quand on négocie comme cela, on