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Libération

Mehdi Jomaa, le «patron» de la Tunisie à qui tout sourit

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publié le 8 juin 2014 à 19h36

Où sont passées les controverses et les passes d’armes qui faisaient le quotidien tunisien, du temps du gouvernement à majorité islamiste ? Envolées ou presque, évanouies comme par enchantement, depuis l’entrée en scène de Mehdi Jomaa et de son cabinet de technocrates, le 29 janvier. La Tunisie baigne depuis lors dans un étrange calme, relatif, mais inédit depuis la chute de Ben Ali. Jomaa est un novice en politique. Revenu au pays en mars 2013 pour devenir ministre de l’Industrie lors du remaniement qui a suivi l’assassinat de Chokri Belaïd, cet ingénieur de 52 ans menait jusque-là carrière au sein d’Hutchinson, une filiale de Total. Il a été désigné, au terme d’un laborieux consensus, pour conduire le pays jusqu’aux élections.

Jomaa a bénéficié du climat de trêve politique qui s'est instauré après l'adoption de la Constitution. Occupés à se préparer pour le scrutin, censé se tenir d'ici à la fin de l'année, les partis ne s'affrontent plus qu'à fleurets mouchetés. Nombre d'éditorialistes ont troqué la rhétorique pamphlétaire en usage depuis deux ans contre les critiques feutrées, voire les éloges. Jomaa, c'est «un réformateur, un vrai», un homme «qui refuse la médiocrité», applaudissait, vendredi encore, le quotidien francophone le Temps. La population, à en croire les sondages, apprécie aussi : 83,3% des Tunisiens auraient une opinion positive du chef du gouvernement, selon l'institut Sigma. Qui le donne favori de la présidentielle s'il venait à s