De l'«allégresse» et de la «civilité», s'il vous plaît : l'appel de la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, exhortant son peuple - à la cordialité pourtant célèbre - à bien recevoir les touristes attendus pour le Mondial en dit long sur la grogne qui s'est emparée du pays du foot et sur l'inquiétude croissante des autorités. A trois jours du coup d'envoi, la tension est même à son comble à São Paulo, où se tiendra jeudi le match d'ouverture, au stade de l'Itaquerão.
Les employés du métro ont en effet décidé de poursuivre leur grève, qui paralyse depuis jeudi trois des cinq lignes du réseau, dont celle qui mène au stade. Et cela, alors que la justice avait déclaré leur mouvement abusif dimanche. La circulation était chaotique, lundi, dans la mégapole de 20 millions d'habitants, avec 170 kilomètres de bouchons cumulés en début de matinée. Mené par l'extrême gauche, le syndicat des employés du métro agite la menace du chaos pendant le Mondial pour faire plier le gouverneur, Geraldo Alckmin. Sans succès jusqu'ici. Hier, ce dernier a licencié en bloc 60 grévistes. «Il jette de l'huile sur le feu», a réagi le président du syndicat, Altino Prazeres.
La mobilisation menace donc de prendre de l’ampleur, d’autant que s’y sont ralliés le Mouvement des travailleurs sans toit et celui du Passe Livre, qui fut à l’origine de la grande fronde sociale de juin 2013. Lundi matin, les manifestants ont coupé une artère importante de la ville en soutien aux grévistes. Et