Ce devait être une élection présidentielle plan-plan. Un scrutin sans grand intérêt qui aurait permis à la Knesset, c’est-à-dire aux députés, d’élire dès ce mardi le successeur de Shimon Pérès (90 ans) à la fonction de chef de l’Etat hébreu. Mais rien ne s’est vraiment passé comme prévu, et la campagne a priori assommante s’est transformée en chasse aux scandales politico-financiers qui risquent d’envoyer plusieurs figures connues de la vie politique israélienne derrière les barreaux.
Il y a deux mois à peine, les candidats à la présidence de l’Etat étaient encore une dizaine. De ce peloton se dégageaient l’ex-ministre Likoud et ex-président de la Knesset Reuven Rivlin, l’actuel ministre de l’Energie et de l’Eau, Silvan Shalom (Likoud), ainsi que le bulldozer travailliste Binyamin Ben-Eliezer, alias «Fouad», un ancien général et ex-ministre de la Défense fort populaire chez les petites gens. Venaient ensuite les ex-ministres centristes Dalia Itzik et Meïr Shitrit, ainsi que deux candidats surprises issus de la société civile : l’ancienne magistrate Dalia Dorner et le Prix Nobel de chimie de 2011, Dan Shechtman.
Attouchements. Le jeu de massacre a débuté en mars lorsque Benyamin Nétanyahou, qui déteste Rivlin, a tout mis en œuvre pour casser sa candidature, allant jusqu'à proposer de modifier les Lois fondamentales (l'équivalent de la Constitution), afin de supprimer l'institution présidentielle. Dans la foulée et toujours afin de contrer R