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Libération

Tuerie de Karachi : l’Etat face à son incurie

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Pakistan . L’assaut sanglant des talibans, lundi a montré l’impasse de la politique de conciliation.
publié le 9 juin 2014 à 18h56

Douze heures de chaos, 28 morts et un pays sous le choc. S’il fallait encore une preuve de la puissance de feu des talibans au Pakistan, elle est intervenue dans la nuit de dimanche à lundi lors d’un assaut spectaculaire mené par les rebelles du Mouvement des talibans du Pakistan (TPP) contre l’aéroport de Karachi, la plus grande ville et la capitale économique du pays.

Impasse. Jusqu'à tôt lundi matin, un commando de dix insurgés s'en est pris directement à l'aéroport, trois assaillants faisant exploser des vestes bourrées d'explosifs qu'ils portaient sur eux. L'armée pakistanaise s'est déployée sur place dès dimanche soir, entretenant des échanges de tirs nourris avec les talibans. Après plusieurs heures, les militaires pensaient avoir pris le dessus, avant que de nouveaux tirs soient entendus lundi matin à l'aube. Finalement, l'assaut a pris fin lundi vers 11 heures, heure locale.

Les autorités ont affirmé que les dix insurgés déguisés en soldats avaient été tués et ont montré leurs corps mutilés à la presse. Les rebelles avaient avec eux des fusils d’assaut, des grenades et des lance-roquettes. L’attaque - la plus importante au Pakistan depuis l’assaut contre une base militaire en 2011 - confirme la situation sécuritaire catastrophique du pays et l’impasse dans laquelle se trouvent les pourparlers de paix initiés par le gouvernement en janvier.

Dans sa revendication, Shahidullah Shahid, le porte parole du TPP, principal groupe rebelle d