La tactique est toujours à peu près la même : l’attaque commence avant l’aube. Elle est menée par des dizaines de 4 × 4, remplis de combattants cagoulés et battant le pavillon noir des jihadistes. Une fois à la lisière de la ville, ils foncent à tombeau ouvert en empruntant plusieurs axes en direction du centre, pulvérisant tout sur leur passage. En quelques heures, la ville est prise et le drapeau noir flotte sur les mosquées et les bâtiments officiels. Le plus souvent, l’armée offre peu de résistance. Ce scénario s’est passé mardi à Mossoul, seconde ville d’Irak avec près de 2 millions d’habitants et capitale de la riche province de Ninive. Toute la province semble avoir été conquise par les rebelles, dont le noyau dur est l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ou Daech, son acronyme péjoratif en arabe. Leur dernière conquête était Tikrit et ils n’étaient plus qu’à 160 km de Bagdad en fin de journée.
Parrains. Jeudi, des centaines de milliers d'habitants fuyaient la ville - le chiffre de 500 000 a été avancé -, provoquant un terrible chaos et gênant les opérations des forces loyalistes. A Bagdad, le gouvernement (dominé par les chiites) de Nouri al-Maliki, qui n'a rien vu venir en dépit de l'omniprésence des services de sécurité, a instauré l'état d'urgence pour un mois. Washington comme Téhéran, les deux parrains de l'actuel pouvoir, s'alarment. Non sans raison : pour la première fois, un embryon d'Etat jihadiste multinational s'