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Libération
Décryptage

En Egypte, quinze ans de prison pour avoir manifesté

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Le militant Alaa Abd el-Fattah, célèbre figure de la révolte de 2011, a été très lourdement condamné pour sa participation à une manifestation en novembre 2013.
Alaa Abd el-Fattah avec son jeune fils, au lendemain de son arrestation le 26 mars 2013, alors qu'il s'apprête à être interrogé par le procureur. (Photo Mahmud Khaled. AFP)
publié le 11 juin 2014 à 20h24

C'est un nouveau signe terrible de l'éloignement progressif de l'Egypte du 25 janvier 2011, des grandes heures révolutionnaires… et de la démocratie. «On ne comprend pas… C'est n'importe quoi », a simplement réagi la famille d'Alaa Abd el-Fattah, sonnée ce mercredi matin par la violence du verdict. Le militant de gauche, l'un des plus célèbres leaders de la révolte qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak début 2011, a été condamné à quinze ans de prison. A ses côtés, 24 autres personnes. Leur tort: avoir participé à une manifestation organisée par le groupe No To Military Trial (« Non aux procès militaires ») qui s'est déroulée en novembre dernier devant la chambre haute du Parlement égyptien. Il s'agissait de protester contre l'ajout, par le comité de rédaction de la Constitution, d'une disposition prévoyant que des civils puissent être jugés par des tribunaux militaires. Le rassemblement avait été jugé «illégal» par les autorités égyptiennes. Alaa Abd el-Fattah, 32 ans, avait alors été arrêté, puis libéré sous caution en mars dernier.

Avant les 25 condamnés ce mercredi, c'était Ahmed Maher, Ahmed Douma et Mohamed Adel, figures de proue du «mouvement du 6 avril» - désormais interdit -, qui avaient écopé de trois ans de prison pour le même motif. C'était aussi Mahienour el