Les rebelles jihadistes sunnites étaient à 90 km de la capitale Bagdad jeudi, après s’être emparés de larges territoires du nord-ouest de l’Irak face à une armée en déroute. Les Etats-Unis n’excluent pas de frappes aériennes pour enrayer l’offensive extrémiste.
Bagdad vivait jeudi au ralenti : les rues étaient quasiment désertes et de nombreux commerces fermés. L'angoisse s'est emparée des habitants face à l'avancée fulgurante des insurgés qui s'approchent de la capitale irakienne. «Bagdad est déserte, pour la deuxième journée d'affilée, les gens sortent peu car ils ont peur», explique Zeid, un journaliste de 33 ans. «Des points de contrôle ont été enlevés et des détonations sont entendues de nuit». «Nous vivons sous le choc et dans la peur, une peur que nous n'avions plus connue depuis 2003», date de l'invasion américaine de l'Irak qui a conduit à la chute du régime de Saddam Hussein. «La population se sent livrée à elle-même, sans protection», s'est inquiété Abou Alaa, un verrier de 54 ans.
Des insurgés se sont en outre emparés de deux secteurs de la province de Diyala, au nord-est de Bagdad, après le retrait des forces de sécurité, selon des officiers.
Le Parlement a annulé, faute de quorum, sa réunion visant à décréter, à l’appel du gouvernement du chiite Nouri al-Maliki, l’état d’urgence dans le pays, plongé dans la tourmente depuis la prise mardi de la deuxième ville d’Irak, Mossoul, de sa province, Ninive, et de régions des provinces v