L’Etat islamique en Irak et au Levant s’est emparé jeudi de la province pétrolière de Ninive et de Mossoul, une ville de deux millions d’habitants en Irak. Il contrôle depuis près de six mois la grande ville de Falloudja (320 000 habitants), certains quartiers et l’université de Ramadi, le chef-lieu de la province d’Al-Anbar, où l’insurrection sunnite a commencé. Il marche désormais sur Bagdad.
«L’Etat islamique en Irak et au Levant», qu’est-ce que c’est?
C'est une organisation jihadiste sunnite que l’on désigne surtout par ses acronymes anglais (ISIS), arabe (Daech) ou français (EIIL). En Irak, où elle regrouperait 5000 combattants, elle est le fer de lance d’une coalition qui affronte le gouvernement à dominance chiite. En Syrie, où elle se bat à la fois contre le régime de Bachar al-Assad et les autres composantes de la rébellion, elle compterait de 6000 à 12 000 hommes.
Qui dirige l’EIIL?
L'Irakien Abou Bakr al-Baghdadi est le nom de guerre du chef de l’organisation. On ne connaît de lui que deux photos – mais est-ce bien lui? – l’une du FBI, l’autre du ministère irakien de l’Intérieur. Né en 1971, à Samaraï, il a étudié à l’Université islamique de Bagdad où il a obtenu un doctorat en sciences islamiques. Avant la chute de Saddam Hussein, c’était un shebab très pieux, que l’on voyait souvent à la mosquée. On ne sait quasiment rien de lui, mais c’est ce chef irakien que veulent désormais suivre les jihadistes du monde entier, y compris des centaines de jeunes musulmans des banlieues françaises. Abou Bakr al-Baghdadi avait été arrêté le 4 juin 2004 et dé