«Je sais que c'est une période de lune de miel en ce moment et j'espère que cela va durer un peu.» Le général Prayuth Chan-ocha, qui a pris le pouvoir en Thaïlande lors du coup d'Etat du 22 mai, ne fait décidément pas preuve d'humilité. En appelant vendredi la population à «être patient[e] avec [lui]», il s'est déclaré satisfait de ses premières semaines de pouvoir absolu. Dans un communiqué lu quelques heures plus tard à la télévision, la junte a annoncé la levée du couvre-feu.
Détention. Depuis son putsch, l'armée a pourtant suspendu la Constitution, effacé le gouvernement, limité les libertés publiques, interdit les manifestations, arrêté les opposants, censuré les médias et mis «temporairement» en détention des centaines de politiques, journalistes ou universitaires. Pas vraiment l'idée qu'on peut se faire de la fameuse «lune de miel» évoquée par l'homme fort de Bangkok.
Ce dernier a annoncé que la junte devrait mettre en place un gouvernement intérimaire d'ici septembre. Mais il a exclu des élections avant au moins un an, pour permettre à la nouvelle administration d'enclencher des réformes politiques, dont la rédaction d'une Constitution. Un passage obligé, selon lui, pour mettre un terme à «des années de troubles politiques». Depuis le précédent putsch qui avait écarté, en 2006, l'ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra, la Thaïlande est engluée dans des crises faisant descendre tour à tou