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Libération

Al-Qaeda toujours en état de nuire

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Adversaire directe de l’Occident, l’organisation n’a jamais été éradiquée d’Afghanistan ou du Yémen.
publié le 13 juin 2014 à 19h56

Affaibli, inaudible, mais toujours aussi dangereux. A première vue, Al-Qaeda, la «base», responsable des attentats du 11 septembre 2001 et symbole du jihad mondial, est l'un des grands perdants de l'offensive éclair de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) dans le nord de l'Irak. Les deux groupes sont en conflit, leurs chefs se tancent par communiqués interposés et leurs hommes se combattent à l'arme lourde en Syrie. Mais tandis que les jihadistes de l'EIIL se rapprochent de Bagdad, ceux d'Al-Qaeda semblent incapables de remporter la moindre victoire. Ayman al-Zawahiri, le successeur de Ben Laden à la tête d'Al-Qaeda, est-il trop vieux, «ringard», comme l'affirment les partisans de l'EIIL sur les forums jihadistes ? Son organisation, présente au Moyen-Orient, au Sahel, au Yémen, dans la corne de l'Afrique, en Afghanistan et au Pakistan, appartient-elle à une ère révolue, celle des attentats massifs, nécessitant des mois de préparation ? «Non, absolument pas, répond Romain Caillet, chercheur et consultant sur les questions islamistes. Al-Qaeda reste l'ennemi numéro 1 de l'Occident. Al-Zawihiri l'a redit dans plusieurs de ses discours récents, son objectif est de frapper les Etats-Unis, l'Europe et Israël. A l'inverse, l'EIIL est dans une optique régionale. Son but est de créer un émirat islamique en Irak et en Syrie, pas d'organiser des attentats dans des pays occidentaux.»

Si elle a réveillé les rivalités entre jihadistes, la guerre en Syrie a offert