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Libération

Un face-à-face entre deux faux jumeaux

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La trajectoire des candidats, tous deux issus de la droite, a divergé lorsque Santos s’est affranchi de l’ex-président Uribe.
publié le 13 juin 2014 à 19h26

Si ce n'était pour la paix, beaucoup de militants de gauche colombiens resteraient couchés ce dimanche plutôt que d'aller voter. Le libéral Juan Manuel Santos et le conservateur Oscar Iván Zuluaga «représentent le même modèle», juge le parlementaire Jorge Robledo, un des rares de son camp à appeler au vote blanc.

Mœurs. En dehors du processus de paix défendu par Santos, les programmes des deux hommes semblent en effet décalqués. Ces deux anciens ministres des Finances comptent prolonger la politique de libre-échange entamée dans les années 90, travailler pour la «confiance des investisseurs», sauver le système de santé des saignées de la sous-traitance privée sans la remettre en cause. En chœur, iIs promettent une «éducation publique gratuite de qualité».

Le fervent catholique Zuluaga marque sa principale différence sur les questions de mœurs : il s’oppose à l’IVG, déjà sévèrement limitée, et aux droits des couples homosexuels. Des positions fidèles à ses origines : né dans une famille de la bourgeoisie conservatrice de province, il s’est rendu dans la capitale pour étudier dans un des meilleurs collèges religieux. Envoyé se spécialiser en Angleterre afin de reprendre la florissante entreprise familiale, il s’est adonné à la politique dès son retour : conseiller municipal, puis maire de son village natal, il parvient en quatorze ans au Sénat.

Pendant cette ascension, Santos, petit-neveu de président, écumait déjà