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En Grande-Bretagne, les mariages forcés deviennent un délit

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Forcer, par des pressions psychologiques, financières ou physiques, une personne à en épouser une autre sera désormais passible de sept ans d'emprisonnement.
L'unité d'assistance (Forced Marriage Unit) a traité en 2013 plus de mille cas de mariages forcés, où les victimes étaient des femmes dans 82% des cas, et 18% d'hommes. (Photo Joe Scarnici. AFP)
par AFP
publié le 16 juin 2014 à 15h37

Contraindre quelqu’un à se marier en Angleterre et au Pays de Galles est, depuis lundi, passible de sept ans de prison, avec l’entrée en vigueur d’une nouvelle législation. Le mariage forcé a été érigé en infraction pénale par le «Anti-Social Behaviour, Crime and Policing Act 2014», qui en condamne la pratique sur le sol britannique, mais également à l’étranger. Des jeunes sont parfois emmenés dans le pays d’origine de leur famille, en Asie principalement, où ils sont mariés sans leur consentement.

Le Royaume-Uni disposait jusqu'à présent de plusieurs outils juridiques tels que la possibilité pour les tribunaux d'émettre des ordonnances de protection ainsi qu'une unité d'assistance spécifique pour les cas de mariage forcé. «La criminalisation (qui entre en vigueur) aujourd'hui est un pas supplémentaire de la part du gouvernement pour s'assurer que les victimes sont protégées par la loi et qu'elles ont l'assurance, la sécurité et la liberté de choisir», a déclaré la ministre de l'Intérieur Theresa May.

Le texte interdit d’exercer une pression physique, psychologique, financière, sexuelle ou émotionelle dans le but d’aboutir à un mariage -civil ou religieux- non consenti par l’un des époux ou les deux. Quant aux personnes inaptes à consentir elles-mêmes à un mariage, toute incitation, même sans violence et sans pression, est perçue comme un délit.

Les mariages forcés, une forme d'«esclavage»

Certains militants mettent néanmoins en garde contre les effets contre-productifs de ces nouvelles mesures. «Les victimes