Une nouvelle guerre du gaz ? Après l'échec de négociations in extremis à Kiev, dimanche soir, entre le dirigeant de Gazprom, Alexeï Miller, le Premier ministre ukrainien, Arseniy Iatseniouk, et le commissaire européen à l'Energie, Günther Oettinger, la Russie a fermé le robinet du gaz à destination de l'Ukraine. Comme Kiev ne s'est pas acquitté de sa dette gazière de 4,5 milliards de dollars, Moscou a décidé de passer à un régime de prépaiement : l'Ukraine recevra désormais uniquement les volumes pour lesquels elle aura payé d'avance. «Rien n'a été payé, donc rien ne sera livré», a précisé le porte-parole de Gazprom lundi.
Le ministre ukrainien de l'Energie, Iouri Prodan, confirme : la Russie a «réduit à zéro» ses livraisons pour l'Ukraine, ne fournissant plus que le gaz à destination de l'Europe, dont 15% de la quantité consommée passe par le territoire ukrainien. Malgré les assurances fournies par Kiev que ce transit ne sera pas perturbé, la menace d'une pénurie de gaz n'est pas à exclure, considère Oettinger. Les craintes du commissaire européen s'appuient sur l'expérience passée : pendant les conflits gaziers entre la Russie et l'Ukraine en 2006 et 2009, certains pays européens en avaient subi les effets néfastes. Gazprom, qui ne se veut pas rassurant, a déjà averti Bruxelles de «possibles perturbations».
Compromis. Les négociations entre la Russie et l'Ukraine semblent dans l'impasse. Kiev a refusé de payer