Le commandant Dalila David Didier se fait appeler 3D. Il réside sous contrainte depuis fin janvier dans une des maisons privées implantées sur le vaste site du camp «RDOT» de Bangui, un des trois camps de cantonnement des ex-rebelles de la Séléka. 3D occupe cette maison avec 30 hommes sous ses ordres, qu'il appelle ses «enfants». Ces jeunes rebelles aux visages poupon semblent lui obéir. «Ce matin, ils se sont levés très tôt pour nettoyer la cour», explique le chef, assis dans l'entrée sur une chaise en bois brinquebalante. Un coup de ménage s'imposait après la soirée de Coupe du monde. 3D est le seul à posséder une télévision, sans compter celle du général responsable du site, Aubin Issa Issaka, à laquelle les soldats n'ont pas accès.
Cantonnés. Une soixantaine de rebelles se sont ainsi rassemblés dès le coup d'envoi de la journée pour visionner les différents matchs programmés. Pour cela, comme il est écrit sur un panneau en bois, il faut payer 100 francs CFA (0,15 euro). «Seule une quinzaine ont payé. Pour les autres, c'est la solidarité», précise le commandant, âgé de 27 ans. Il ne reste que ça aux ex-rebelles : la solidarité. La Communauté des états d'Afrique centrale a versé une aide de 400 millions de francs CFA, et le gouvernement de transition, présidé par Catherine Samba-Panza, a par ailleurs fait un geste de 6 millions de francs CFA. Mais les réserves sont épuisées, les ex-rebelles ont faim, s'impatie