Célia Alldridge, 38 ans, est suisse et vit depuis une douzaine d'années au Brésil. Militante de la Marche mondiale des femmes, mouvement social féministe international et anticapitaliste, elle coordonne aussi le programme Brésil de l'association suisse E-Changer qui appuie les communautés discriminées comme les mouvements des sans-terre et sans-toit, les féministes ou la population indienne Yanomani. Autour d'un thé dans le quartier de Pinheiros, à São Paulo, elle témoigne des événements de ces derniers mois pour cette chronique du contre-mondial.
«A partir de juin de l’année dernière, il y a eu des manifestations massives, bien plus importantes qu’aujourd’hui. La Marche mondiale des femmes, nous étions présents tous les jours. C’était un peu foutraque. Beaucoup de gens sont venus dans la rue parce qu’il y a un mécontentement généralisé, mais c’était peu organisé, chacun(e) venait avec ses slogans, ses revendications. Une situation facilement récupérée par la droite. Elle a tenté de prendre en main les manifestations en faisant crier
«O Gigante Accordou»
, «
le géant s’est réveillé !»
, comme si le peuple brésilien venait de se mobiliser. Mais nous, les mouvements sociaux, nous sommes dans la rue depuis toujours.
«Et puis c'était dangereux aussi. Des militants de gauche ont été attaqués par des skinheads. Notre drapeau a été brûlé. Sans oublier la répression de la police; la violence principale que