L'appel du gouvernement irakien a tout d'un appel au secours. «L'Irak a officiellement demandé l'aide de Washington en vertu de l'accord de sécurité [avec les Etats-Unis] pour mener des frappes aériennes contre les groupes terroristes», a déclaré mercredi le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari. Quelques heures plus tôt, les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) s'étaient emparés de trois nouveaux villages dans le nord du pays.
Les jihadistes peuvent-ils prendre Bagdad ?
Dès janvier, deux semaines après la perte du contrôle de Fallouja et de plusieurs quartiers de Ramadi par les autorités irakiennes, Abou Bakr al-Baghdadi, chef de l'EIIL, avait exhorté ses combattants à «ramper vers Bagdad». «Il s'agit d'une occasion unique, ne la gâchez pas», avait-il déclaré dans un message audio. Depuis le 9 juin et le début de l'offensive éclair dans le nord de l'Irak, c'est en pick-up lancés à pleine vitesse que les jihadistes et leurs alliés se sont approchés de la capitale irakienne. Ils le font sur trois axes : à partir de la province d'Al-Anbâr, à l'ouest, de celle de Salaheddine, au nord, et de celle de Diyala, à l'est. En pleine débandade, l'armée les a laissés s'emparer de Mossoul, deuxième ville du pays, en moins de vingt-quatre heures. Les forces irakiennes ont fini par réagir, mardi, en repoussant l'offensive de l'Etat islamique sur la ville de Baaqouba, à seulement 60 kilom