Comme tout crime contre l’humanité, le génocide des Tutsis du Rwanda nous concerne. D’autant que ce crime fait aussi partie de l’histoire de notre pays. Notre génération refuse la loi du silence et réclame la vérité. C’est pourquoi nous irons, ensemble, au Rwanda, où nous porterons ce message à la société civile et aux jeunes générations rwandaises.
Disons-le clairement : Paris a soutenu le régime génocidaire au Rwanda avant, pendant et après le génocide perpétré contre les Tutsis, qui fit plus de 800 000 victimes entre avril et juillet 1994. Une poignée de personnalités, de droite comme de gauche, situées au plus haut niveau de l’appareil d’Etat, endossa au cours du second septennat de François Mitterrand, la responsabilité d’une politique secrète qui dura, a minima, de 1990 à 1994.
Cette politique, qui ne fut jamais discutée au Parlement, et encore moins devant les Français, prit la forme d’un soutien politique, militaire et diplomatique envers les extrémistes rassemblés dans le mouvement Hutu Power, mouvement dont l’appareil d’Etat français connaissait la nature structurellement raciste, totalitaire, génocidaire.
Depuis vingt ans maintenant, cette poignée de responsables, croyant ainsi sauver leur honneur, refuse de répondre de leurs actes et tente d'obstruer l'éclatement de la vérité en tenant un discours de déni, voire de négationnisme. Les faits sont pourtant éloquents. Il est établi que, d'octobre 1990 à la fin 1993, alors même que de nombreux télégramme