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Libération

MSF fait les frais de la guerre au Soudan

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Un hôpital de la région de Kordofan, limitrophe du Soudan du Sud, a été bombardé par l'armée du régime d'Omar el-Béchir.
L'hôpital de Farandalla en novembre 2011. (Photo MSF.)
publié le 18 juin 2014 à 18h59

Lundi, le petit hôpital de Médecins sans frontières (MSF) du village de Farandalla, au Soudan, a été bombardé par l'armée de l'air soudanaise. Grâce à une évacuation rapide, seules six personnes ont été blessées dont un employé de MSF. Mais la salle des urgences a été complètement détruite.

La province de Kordofan-Sud, limitrophe du Soudan du Sud, est depuis trois ans le théâtre d’un conflit à huis clos, la zone étant le plus souvent interdite d’accès aux médias. Le régime du président Omar el-Béchir – toujours réclamé par la Cour pénale internationale – y affronte une rébellion qui s’estime politiquement et économiquement marginalisée.

Organisés dans une branche de l’Armée de libération des peuples du Soudan du Nord (ALSPN), les rebelles combattent à l'arme lourde. Ce sont les héritiers de la guérilla qui a conduit à l’indépendance du Sud. Au moment de la partition des deux Soudans il y a bientôt trois ans, le Kordofan-Sud est resté côté nord, et les rebelles seuls contre le régime de Khartoum, en pleine radicalisation. Le statut du Kordofan ainsi que de l'Etat voisin du Nil Bleu, dans une situation similaire, devait être déterminé par une consultation populaire. Elle n'a jamais eu lieu.

En décembre, le gouvernement a relancé l’offensive militaire à coups de bombardements aériens. Les civils de cette région isolée et déjà déstabilisée par le conflit au Soudan du Sud voisin sont pris en tenailles dans les combats entre les deux parties. Menacés par les bombes, les paysans sont