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Libération
Récit

«Nous devons nous battre pour la liberté en Egypte»

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Le journaliste d'Al-Jezira Abdallah Elshamy a été libéré après dix mois de prison et cinq mois de grève de la faim. Une vingtaine de journalistes sont toujours emprisonnés.
Le correspondant de la chaîne qatarie Abdullah Elshamy. (Photo Khaled Desouki. AFP)
publié le 18 juin 2014 à 11h28

«J'ai gagné! Et tous ceux qui se battent pour la liberté, notamment les journalistes, tous ceux qui font leur travail de manière crédible et honnête, ont gagné.» Mardi, le journaliste égyptien d'Al-Jezira Abdallah Elshamy a été libéré «pour raisons de santé» après dix mois de prison sans procès ni charge.

Dans la banlieue du Caire, à 23 heures, c'est un ancien rondouillard, délesté de plus de 40 kilos après cinq mois de grève de la faim, qui est apparu à la porte du commissariat. «J'étais en prison depuis exactement 309 jours, j'ai été placé en confinement pendant trente-sept jours, sans rien, sans contact avec qui que ce soit, a expliqué le jeune homme qui s'exprimait pour la première fois depuis son arrestation. Depuis le 14 août 2013, à 6 heures du soir exactement, j'ai subi des pressions psychologiques très violentes.» «Abdallah était prêt à mourir pour que justice lui soit rendue», a affirmé le frère d'Abdallah Elshamy. 

«Il ne s’agit pas seulement de moi»

Abdallah Elshamy avait été arrêté l'été dernier alors qu'il couvrait la dispersion sanglante d'un rassemblement de partisans de Mohamed Morsi. La tension est forte entre l'Egypte et le Qatar depuis la destitution de l'ancien président le 3 juillet. Le Caire reproche à Doha de soutenir la confrérie des Frères musulmans interdite par les autorités égyptiennes.