Une justice «pourrie». C'est ainsi que l'opposant Henrique Capriles a réagi à la décision début juin d'une juge vénézuélienne de poursuivre son collègue d'opposition Leopoldo López pour «tentative de coup d'Etat». Le dirigeant du parti Voluntad popular, promoteur depuis janvier sur Twitter de # LaSalida, une campagne de rue destinée à forcer le gouvernement à renoncer à ces poursuites, risque dorénavant dix ans de prison. Leopoldo López, accusé d'avoir planifié les événements du 12 février qui ont marqué le début d'une contestation dont le bilan s'élève aujourd'hui à 42 morts, restera en détention préventive jusqu'à son procès. D'après Henrique Capriles, qui dénonce «l'absence de séparation des pouvoirs» au Venezuela, tout était «joué d'avance».
L'offensive judiciaire contre l'opposition radicale ne s'arrête pas aux attaques contre Voluntad popular, dont plusieurs autres dirigeants sont entrés dans la clandestinité. Il y a deux semaines, la procureure générale de la République Luisa Ortega Díaz a ordonné le lancement d'une enquête officielle contre l'autre leader de # LaSalida, l'ex-députée María Corina Machado, pour «tentative d'assassinat» à l'encontre du Président, Nicolás Maduro. Dans un mail à l'ancien diplomate Diego Arria révélé la semaine dernière par le gouvernement, María Corina Machado aurait écrit : «L'heure est venue de faire les appels nécessaires et d'obtenir les financements pour annihiler Maduro et le reste tom