L'événement pourrait faire date. Le vendredi 13 juin, la plus haute autorité religieuse chiite, le grand ayatollah Ali al-Sistani, a appelé ses fidèles à prendre les armes pour «défendre» l'Irak face à la menace des combattants sunnites de l'EIIL (Etat islamique en Irak et au Levant). Lors du sermon de la prière du vendredi, l'avis religieux de l'ayatollah a été lu : «L'Irak fait face à un danger extraordinaire. Les terroristes ne veulent pas contrôler certaines provinces, mais ils ont annoncé qu'ils visaient toutes les provinces dont Bagdad, Kerbela et Najaf. A partir de là, la responsabilité de leur faire face et de lutter contre eux incombe à tous et ne concerne pas une seule confession ou une seule partie. Celui qui meurt au service de la défense de sa patrie, de sa famille et de son honneur, sera considéré comme un martyr.» «Les citoyens capables de prendre les armes et de combattre les terroristes, pour défendre leur pays, leur peuple et leurs lieux saints devraient se porter volontaires et se joindre aux forces de sécurité pour réaliser cet objectif sacré.» Quelques heures après, des milliers de chiites se pressaient dans des centres d'enrôlement pour aller combattre.
Un tel engagement est bien un événement. L'ayatollah Al-Sistani appartient à un courant «quiétiste» du clergé chiite, c'est-à-dire peu enclin à intervenir sur un terrain politique et davantage intéressé au développement des centres d'enseignements de la religion. Ce quiétisme revendiqué