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Libération

L’élection afghane prend un mauvais tour

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Présidentielle. En dénonçant des fraudes, le candidat Abdullah risque de raviver les tensions ethniques.
publié le 20 juin 2014 à 20h06

Le processus démocratique afghan est-il en passe de s'écrouler, menaçant de raviver des affrontements ethniques ? Il n'a fallu que deux déclarations de l'un des deux candidats, Abdullah Abdullah, pour que le risque évité jusque-là ne se concrétise. «A partir de maintenant, toutes les actions de la part de la commission électorale seront illégales et ses résultats seront inacceptables pour nous», a-t-il déclaré, jeudi, lors d'une conférence de presse à Kaboul. La veille, il avait déjà demandé l'arrêt «immédiat» du décompte des voix pour examiner les problèmes de fraude. Visé, son adversaire Ashraf Ghani (deuxième au premier tour) a rejeté en bloc les accusations.

La mission des Nations unies en Afghanistan n'a mis que quelques heures à réagir pour «regretter» la décision d'Abdullah Abdullah de boycotter la commission électorale. «C'est effectivement le pire scénario, explique Adam Baczko, doctorant à l'Ecole des hautes études en sciences sociales et chercheur au sein du think tank Noria. Quels que soient les résultats, ils seront contestés par les partisans du perdant. Le prochain président souffrira fatalement d'une très faible légitimité.»

Complot.Abdullah, candidat malheureux face à Hamid Karzaï en 2009, est convaincu que des fraudes massives ont entaché le vote du second tour, organisé le 14 juin. Il a réclamé la démission de Zia-ul-Haq, un haut responsable de la commission électorale, accusé