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Libération

Marine Le Pen chasse les alliés au Parlement européen

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publié le 20 juin 2014 à 20h06

Marine Le Pen, comme son père avant elle, fait l'expérience d'une dure réalité européenne : la détestation de l'UE n'est en aucun cas suffisante pour siéger dans le même groupe politique au Parlement. Ainsi, le FN n'est désormais plus du tout sûr de constituer un groupe, qui nécessite de réunir au moins 25 députés (là, pas de problème, le parti compte 23 élus, une eurodéputée ayant fait défection) provenant de sept pays différents (c'est là que ça coince). Florian Philippot, son vice-président, s'emploie à déminer le terrain : «Si on n'arrive pas» à constituer un groupe, «ce n'est pas dramatique», a-t-il déclaré jeudi sur i-Télé. Suprême humiliation : Nigel Farage, leader du Ukip britannique, concurrent direct en matière d'europhobie, est parvenu à maintenir sur le fil l'existence de son groupe, l'EFD, qui comptera 48 députés originaires de 7 Etats membres grâce au ralliement surprise de Joëlle Bergeron, élue FN en rupture de ban…

Même s’ils pèsent 21% des 751 eurodéputés, les eurosceptiques et les europhobes sont profondément divisés. S’ils sont tous très à droite du spectre politique, certains sont incontestablement démocrates (comme les conservateurs et le Ukip britanniques ou les Polonais de Droit et Justice) quand d’autres sont d’extrême droite, voire néonazis (comme les Grecs d’Aube dorée ou les Hongrois du Jobbik). Pour ne rien arranger, certains de ces partis sont ouvertement homophobes, antisémites, xénophobes, l’un n’impliquant pas toujours l’autre