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Enquête

Bonzes hommes d’Occident

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Venus d’Europe ou des Etats-Unis, ils ont tout quitté pour pratiquer un bouddhisme des origines. Rencontre au Temple de la forêt, en Thaïlande, avec le Suisse Phra Asoko, le Français Phra Kitthivetho et l’Australien Phra Achalo.
Deux bonzes occidentaux font la tournée matinale des offrandes à Petchabun, dans le nord-est de la Thaïlande. (Photo Arnaud Dubus)
publié le 23 juin 2014 à 20h06
(mis à jour le 26 juin 2014 à 16h59)

Une file d’une dizaine de bonzes progresse à pas rapides le long des rizières vert émeraude, près de la ville d’Ubol Ratchathani, dans l’est de la Thaïlande. Arrivés aux abords d’un village, ils se retrouvent face à des hommes et des femmes laïques, ayant au préalable retiré leurs chaussures. Ils déposent respectueusement des sachets de nourriture et de riz gluant dans leurs bols à aumônes. Une image séculaire de la campagne thaïlandaise ? Pas tout à fait, car ces bonzes sont des Occidentaux - Suisses, Allemands, Américains, Canadiens ou Australiens. Ils viennent du Wat Pah Nanachart, le Temple international de la forêt, situé aux confins de la ville d’Ubol et fondé en 1975 par un bonze thaïlandais.

Silence ou bénédiction

Parfois, ces bonzes farang (occidentaux) croisent des bonzes thaïs dont la robe est d'un orange plus clair et plus vif et qui, contrairement à leurs coreligionnaires occidentaux, prononcent quelques mots après avoir reçu les offrandes. C'est que ces bonzes occidentaux appartiennent à une tradition différente, plus ascétique, celle des moines de la forêt.

« A l'époque de Bouddha, les moines allaient en quête de nourriture et ne disaient rien , explique Phra (moine) Asoko, un bonze originaire de Genève, à la tête du groupe. Contrairement aux autres bonzes, qui prononcent souvent une petite bénédiction après avoir reçu les offrandes, nous maintenons cette tradition et marchons en silence.»

Plusieurs centaines de moines bouddhistes occidentau