On est loin des rassemblements de plusieurs centaines de milliers de personnes de l'Euromaidan mais les cris de «honte !» et de «dehors les bandits !» résonnent toujours ici et là, à travers les rues de la capitale de l'Ukraine. Le 17 juin, le procureur général avait organisé une conférence de presse pour promouvoir ses efforts en matière de lutte anticorruption. Au lieu de cela, il a dû faire face à une centaine de manifestants, pour la plupart membres du parti ultranationaliste Praviy Sektor («secteur droit»). Sous le soleil de juin, sans arme ni violence, ils réclamaient la démission d'un haut responsable et l'ouverture d'enquêtes sur d'autres employés. En un mot : l'épuration. «Le bureau du procureur général est de fait l'institution la plus conservatrice du pays. Nous devons rénover le système judiciaire, et il est incroyable que cela n'ait pas encore commencé après la révolution, expliquait Igor Mazur, chef de la section kiévienne de Praviy Sektor. Le nouveau procureur général, Oleh Makhnitskyi, est pourtant un membre de Svoboda, un autre parti nationaliste qui a fait du nettoyage du système une priorité… Si cela ne commence pas maintenant, cela ne sera jamais fait.»
Au même moment, une autre manifestation était organisée aux abords de la Verkhovna Rada, le Parlement ukrainien. Une centaine de personnes y exigeaient la dissolution de la Chambre et le renouvellement des députés par des élections anticipées.
Le lendemain au soir, une enq