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Libération
Récit

L'Egypte envoie des journalistes étrangers en prison

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Trois journalistes d'Al-Jezira ont été condamnés à des peines allant de 7 à 10 ans de prison ce lundi matin au Caire, dont l'Australien Peter Greste.
publié le 23 juin 2014 à 11h04
(mis à jour le 23 juin 2014 à 14h12)

A l'annonce du verdict, Mohamed Fadel Fahmy s'est exclamé «Ils paieront pour ça !», sous le regard de sa compagne en larmes. Le journaliste égypto-canadien était chef du bureau d'Al-Jezira au Caire avant que la chaîne ne soit interdite en Egypte en septembre. Lui et ses confrères, l'Australien Peter Greste, ancien correspondant de la BBC, et l'Egyptien Baher Mohamed, étaient détenus depuis plus de 160 jours. Fahmy et Greste viennent d'être condamnés à 7 ans de prison, Baher à 10 ans.

Onze autres accusés jugés par contumace, dont les journalistes britanniques Sue Turton et Dominic Kane, ont également été condamnés à 10 ans.  L'un des frères de Peter Greste, Andrew, s'est dit «abasourdi». «C'est difficile de comprendre une telle décision. Ce n'est vraiment pas ce que nous attendions, nous espérions un acquittement » Par la voix d'un porte-parole, Al-Jezira a dénoncé une décision qui «défie toute logique et nie la justice». 

Les journalistes de la chaîne qatarie comparaissaient pour avoir interviewé des sympathisants des Frères musulmans, diffusé «de fausses nouvelles en vue de soutenir le mouvement islamiste» et «dégradé l'image de l'Egypte».

Depuis la destitution de Mohamed Morsi, le 3 juillet 2013, toute prise de position en faveur de la confrérie, dont était issue la formation politique de l'ancien président, coûte très cher en Egypte, surtout quand il s'agit de dénoncer la répression sanglante dont les partisans pro-Morsi sont vict