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Libération

Des répliques jusqu’aux portes de Beyrouth

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Une vague d’attentats fait craindre une implantation de l’EIIL au Liban.
publié le 24 juin 2014 à 20h06

En à peine trois jours, deux nouveaux attentats suicides ont frappé le Liban, qui avait pourtant connu une période d’accalmie depuis le mois d’avril. Le premier, vendredi, a visé un proche du Hezbollah, le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim. Lundi soir, un nouveau kamikaze s’est fait exploser devant un barrage de l’armée, à l’entrée de la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah.

«Terreau fertile». Ces nouveaux attentats, qui n'ont pas été revendiqués - si ce n'est par un obscur groupe, les Brigades sunnites libres de Baalbek - portent-ils la marque de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ? Pas nécessairement, selon Romain Caillet, chercheur et spécialiste des questions islamistes : «L'EIIL reste encore mal implanté au Liban par rapport à d'autres formations qui ont commis des attaques suicides comme le Front al-Nusra ou les brigades Abdullah Azzam [deux groupes liés à Al-Qaeda, ndlr]. Leur branche d'Alep n'a revendiqué qu'un seul attentat en janvier à Beyrouth.» Le mouvement jihadiste qui avance sur Bagdad n'a jamais été populaire au sein des sunnites libanais, ni même des jihadistes du pays du Cèdre, qui ont toujours soutenu le Front al-Nusra, son rival en Syrie.

Pourtant EIIL s'installe lentement mais sûrement sur le territoire libanais. Le 23 janvier, Abu Sayyaf al-Ansari, une personnalité jihadiste de Tripoli, bastion sunnite du nord du Liban, annonçait la création d'une branche l