«Vous avez le droit de garder le silence» : c'est le message lancé aux journalistes pakistanais après des tentatives d'assassinat sans précédent contre des personnalités phares de la profession. Les six balles tirées par des assaillants à moto sur le journaliste vedette Hamid Mir alors qu'il se rendait à son bureau à Karachi le 19 avril, n'ont pas suffi à le faire taire. Depuis son lit d'hôpital, il a accusé les redoutés services secrets du pays (l'Inter-Services Intelligence, ISI) d'être responsables de l'attaque.
L’exil forcé de Raza Rumi
Connu pour avoir interviewé Oussama ben Laden à plusieurs reprises, y compris après le 11 Septembre, Hamid Mir animait un talk-show politique incontournable sur la chaîne d’info privée la plus populaire du pays, Geo News. Aujourd’hui, son bureau est vide, le journaliste de 47 ans est en longue convalescence. Réputé pour ses prises de positions sans concessions sur les extrémistes, les politiciens ou l’ISI, il recevait régulièrement des menaces de mort et une bombe avait déjà été découverte sous sa voiture en 2012. Depuis un an, il ne dormait jamais plusieurs nuits d’affilée au même endroit et n’avait plus de vraie vie de famille. Il avait récemment évoqué à mots couverts les actions de l’ISI au Baloutchistan (sud-ouest), où elle est accusée d’assassinats ciblés et de disparitions d’opposants.
Moins d'un mois après une autre tentative d'assassinat de journaliste, l'attaque contre Hamid Mir a provoqué une onde de choc dans la profession. Le 28 mars, le célèbr