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Analyse

Hollande-Renzi : rivaux qui s’en dédisent

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Malgré leurs objectifs communs, le Français semble peu goûter l’aura internationale de l’Italien.
par Eric Jozsef, (à Rome) et Grégoire Biseau
publié le 25 juin 2014 à 19h46

Un allié un peu trop ambitieux peut vite devenir un potentiel rival. Il en est ainsi de la relation entre François Hollande et Matteo Renzi. Pour Paris, le jeune Premier ministre italien (39 ans) est à la fois un formidable atout pour faire évoluer les priorités de l'Union, et une potentielle menace dans la course au leadership de la social-démocratie européenne. Hollande voulait «réorienter» l'Europe ; Renzi, qui assumera la présidence de l'UE à partir du 1er juillet, veut maintenant la «changer». Renforcé par son score canon aux européennes (son parti a obtenu près de 41% des suffrages), il continue de multiplier les déclarations fracassantes (et souvent pertinentes). Mardi, encore, devant les députés italiens, il déclarait : «Qu'est ce que c'est que l'Europe ? L'Europe, aujourd'hui, c'est de l'ennui. Elle est submergée de chiffres et privée d'âme…» Ce qui fait dire à ce député socialiste français : «Celui qui incarne aujourd'hui la réorientation de l'Europe, c'est Renzi, et plus Hollande.»

«Matador». Dans l'entourage du chef de l'Etat français, on reconnaît les qualités de l'ex-maire de Florence. «Il a pour lui le rythme, la jeunesse, un certain courage», observe un collaborateur de Hollande. Il aurait pu ajouter une aura médiatique qui fait cruellement défaut au Français. «Evidemment, dans une Europe où les chefs d'Etat ont entre 50 et 60 ans, il se voit», dit-on au Chât