Pour sa première visite officielle, le nouveau roi d'Espagne n'a pas choisi n'importe quelle destination : jeudi, en se rendant en Catalogne avec son épouse, Letizia, le chef d'Etat devait lancer une opération séduction auprès de la région la plus conflictuelle et la plus rebelle d'Espagne, mais aussi l'une des plus prospères. Le chef de l'exécutif régional, le nationaliste Artur Mas, a convoqué pour le 9 novembre un référendum d'autodétermination que Madrid juge «anticonstitutionnel» et «intolérable». D'après les sondages, une petite moitié des Catalans sont favorables à l'indépendance de cette région dont les dirigeants se disent victimes d'une «spoliation fiscale» de la part du pouvoir central.
Singularité. Conscient qu'avec le chômage, le défi séparatiste catalan est le principal problème du pays, le Bourbon Felipe VI devait arriver jeudi soir à Gérone avec les meilleures intentions. A l'occasion du 5e forum de la fondation Príncipe de Gerona - un prix régional qui récompense les entrepreneurs innovants -, le monarque de 46 ans va sans doute se retrouver côte à côte avec Artur Mas, sans toutefois avoir une entrevue officielle avec le chef de la Generalitat, le pouvoir exécutif catalan. Les relations sont en effet très tendues. Certes, Mas, qui n'a plus aucun contact depuis fin 2013 avec le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, se montre bienveillant avec la famille royale. Laquelle, de son côté, ma