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Tribune

Obama le fataliste : le président américain et le Moyen-Orient

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Les avancées militaires récentes des extrémistes sunnites d’EIIL en Irak posent à nouveau la question d’une intervention américaine dans la région.
Le président Obama lors d'un point presse sur l'Irak, le 19 juin 2014. (Photo : JIM WATSON.AFP)
par Laurence Nardon, Responsable du programme Etats-Unis à l’Institut français des relations internationales (Ifri)
publié le 26 juin 2014 à 15h14

Le président Obama s’était finalement résigné à ne pas réagir au lendemain du massacre chimique perpétré en août 2013 par le régime de Bachar Al-Assad sur la population syrienne. Tranchant avec son image d’homme idéaliste, si appréciée en Europe, il semblait prendre acte de l’impuissance américaine au Moyen-Orient.

Pourtant, alors même qu’une intervention américaine dans la guerre civile en Syrie paraît exclue depuis de longs mois, les avancées militaires récentes des extrémistes sunnites d’EIIL en Irak posent à nouveau la question d’une intervention américaine dans la région.

Pourquoi cette différence de traitement entre chaos syrien et irakien? Tout d’abord, l’histoire récente : les 4 500 soldats américains perdus en Irak ne doivent pas être morts en vain. Surtout, les Américains ne peuvent plus ignorer que EIIL et les autres branches du jihad salafiste, tel le front Al-Nosra, constituent un terrain d’entraînement et de radicalisation pour les jeunes Occidentaux d’origine musulmane ou non, susceptibles de revenir en Occident perpétrer des attentats. Les quelques exemples récents en France, en Belgique et en Grande-Bretagne, s’ils restent à petite échelle, ont marqué l’opinion. Aux Etats-Unis, les attentats de Boston en avril 2013 sont comparables, même si les auteurs d’origine tchétchène avaient apparemment été formés au Daghestan. Enfin, un jeune Américain a commis un attentat suicide en Syrie voici quelques semaines seulement, pour le compte d’Al-Nosra. Enrayer l’expansion