Avec la crise syrienne, le droit international est durablement bafoué. Les populations civiles ne sont pas protégées, pire encore, elles sont systématiquement prises pour cible. Après trois ans, cette guerre civile affiche un bilan effarant : 170 000 morts, près de 3 millions de réfugiés, 6 millions de déplacés internes (1). Dès janvier 2013, le Programme alimentaire mondial (PAM) et les acteurs de terrain constatent que l’aide humanitaire arrive essentiellement dans les zones contrôlées par l’Etat. L’ensemble des organismes internationaux continuent de respecter assez scrupuleusement les accords qui les lient à l’Etat syrien. Un certain nombre de gouvernements occidentaux continuent de refuser de financer des activités dites de cross-border (transfrontalières), là encore en prétextant le respect de la souveraineté syrienne.
Pourtant, les informations que nous recevons prouvent que les Syriens sont, chaque jour, confrontés à l’horreur. Guerre civile sans loi, mise en place d’une terreur d’Etat, bombardements au TNT en barils sur des zones civiles, utilisation d’armes chimiques, sièges de villes pour affamer les populations, professionnels de la santé pris pour cibles. Cette crise conduit à une «épuration» car une partie de la population est contrainte de chercher un refuge hors du pays.
A l’intérieur de la Syrie, c’est un patchwork de zones de non-droit, où des chefs de guerre appartenant à l’un ou à l’autre camp profitent du chaos et font régner la terreur.
Ces zones grises, q