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Libération

Un duel qui a mis le pays à feu et à sang

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En sept mois, le conflit qui oppose le chef de l’Etat à son ancien vice-président a ravagé la toute jeune nation.
par Patricia Huon, (à Malakal)
publié le 26 juin 2014 à 19h36

La guerre civile qui déchire le Soudan du Sud est entrée dans son septième mois. Le plus jeune Etat du monde a glissé vers le chaos lorsque, le 16 décembre, au lendemain d’affrontements entre factions rivales au sein de l’armée, le président Salva Kiir annonce avoir déjoué un coup d’Etat fomenté par son ancien vice-président, Riek Machar. Ce dernier nie toute tentative de putsch et accuse le Président de vouloir se débarrasser de ses ennemis politiques. Des combats éclatent alors dans la capitale, Juba, entre les partisans respectifs des deux hommes.

Au Soudan du Sud, indépendant depuis à peine trois ans, les dirigeants appartiennent tous au Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), issu de la rébellion sudiste qui a mené le pays à l’indépendance. Mais de profondes divisions, parfois héritées de la guerre contre Khartoum, fracturent le parti. En juillet 2013, Salva Kiir avait procédé à la dissolution de son gouvernement, limogeant Riek Machar, qui avait annoncé qu’il serait candidat lors de la prochaine élection présidentielle, alors prévue en 2015.

Rancœurs. Après les premiers coups de feu de la mi-décembre, rapidement, le conflit s'étend à d'autres parties du pays, notamment les Etats pétroliers d'Unité et du Nil supérieur. Les affrontements prennent une tournure ethnique, opposant les deux principales communautés du pays, les Dinka (l'ethnie du Président) et les Nuer (celle de Riek Machar). Les 12 millions de Sud-Soudanais se