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Libération

L’héritage de Chávez disputé entre Maduro et ses «frondeurs»

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publié le 27 juin 2014 à 19h46

Destitué jeudi, le ministre vénézuélien de la Planification, Jorge Giordani, a déclenché une tempête politique en rendant publics ses états d'âme. Marxiste orthodoxe et ancien proche du défunt leader Hugo Chávez, il s'en est pris ouvertement à l'actuel régime socialiste, parlant de «l'absence de leadership du président Nicolás Maduro, qui donne la sensation d'un vide de pouvoir», et critiquant les «cercles de pouvoir qui sapent le travail d'institutions comme le ministère des Finances et la Banque centrale». Giordani a dénoncé de façon inédite «l'absence totale» de transparence et de contrôle des comptes publics. Sur 177 pays analysés, le Venezuela figure en effet à la 160e position des pays les plus corrompus au monde, selon Transparency International.

Alors que l'opposition veut désormais traduire les affirmations de Jorge Giordani en poursuites judiciaires, les tenants du pouvoir s'émeuvent du «manque de loyauté» de l'ancien ministre. Un député socialiste a par exemple évoqué des propos «incohérents, disproportionnés et infâmes», tandis que le président de l'Assemblée nationale a réitéré son engagement envers Maduro : «Quand je m'en irai, je le ferai en silence.» Malgré la crise économique et politique qui touche le Venezuela depuis un an, les voix discordantes sont toujours aussi mal acceptées par les socialistes au pouvoir. Le 12 juin, Temir Porras, l'ex-bras droit de Nicolás Maduro lorsque celui-ci était m