Nommé chef du gouvernement en avril dernier, Moussa Mara, 39 ans, a voulu se rendre très rapidement à Kidal, le fief des séparatistes touaregs situé au nord-est du Mali, pour marquer l'autorité de Bamako sur cette partie du territoire national.
[ Mais son déplacement, à la mi-mai, a mis le feu aux poudres. ]
Les affrontements qui ont éclaté entre l'armée malienne et les groupes armés locaux se sont soldés par une défaite cinglante pour Bamako, dont les forces ont reflué de la moitié nord du pays. Sous la pression internationale, un cessez-le-feu a certes été signé. Mais les négociations n'ont toujours pas commencé entre les deux parties, au grand dam de la France qui maintient 1 600 hommes sur place et redoute une reprise des combats dont les groupes jihadistes toujours présents dans la région ne manqueraient pas de tirer parti.
Moins d’un an après l’élection du président Ibrahim Boubacar Keïta, dit «IBK», on ressent une certaine désillusion au Mali. Comment l’expliquez-vous?
Je n’ai pas cette impression. Mais ce qui est indéniable, c’est qu’une élection suscite toujours beaucoup d’espoir. Surtout une élection de sortie de crise. Nous avons affronté la crise la plus noire de toute notre existence, et les gens ont envie de tourner la page le plus rapidement possible. Souvent en ne faisant par leur introspection, ni leur part du travail, et en s’en remettant totalement au dirigeant qui vient d’être élu. Mais tout ne va pas se régler comme par enchantement. Toutefois, je crois que le peuple malien a mûri lors de cette crise. Tout le monde sait qu’il n’y a pas de solution militaire dans le Nord, et que le dialogue est la seule solution.
Ne se polarise-t-on pas trop à Bamako sur la situation au Nord au détriment des problèmes socio-économiques qui sont majeurs au Sud?
Pour le Malien, certains sujets sont épidermiques. Ils t