Les 170 députés europhobes vont découvrir qu'il n'est pas facile de «détruire l'Europe de l'intérieur», comme le promettait Marine Le Pen, la présidente du FN, durant la campagne électorale. Le Parlement européen issu des élections du 25 mai, qui se réunit ce mardi à Strasbourg pour sa session constitutive, a, en effet, mis en place un véritable «cordon sanitaire» destiné à les isoler et à les priver de tous postes de responsabilité. Pour ce faire, les conservateurs du PPE, les socialistes du S&D (socialistes et démocrates) et les libéraux de l'ADLE, trois groupes pro-européens, ont scellé une sainte alliance valable pour la durée de la législature (2014-2019).
Les eurosceptiques et les europhobes pèsent pourtant 22,63% des 751 eurodéputés (contre 16% lors de la législature 2009-2014), un étiage qu’ils n’avaient plus atteint depuis 1984 - ils représentaient alors 20% des sièges. Mais ils ont été, comme à leur habitude, incapables de s’entendre, le rejet de la construction communautaire ne constituant pas une base de rassemblement suffisante entre des partis aux idéologies souvent diamétralement opposées. Ils se retrouvent donc éclatés en trois groupes d’inégale importance, ce qui affaiblit d’emblée leur capacité de nuisance.
KO technique. D'abord, l'ECR, eurosceptique mais démocrate, constitué autour des conservateurs britanniques (19 membres) et du PiS polonais (19 membres), qui parvient, avec 70 députés, à occuper la tr