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Libération
Enquête

En Egypte, «le seul fait d’être journaliste vous met en danger»

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A l'instar des reporters d’Al-Jezira, condamnés à 7 à 10 ans de prison, des centaines de journalistes, étrangers et égyptiens, font face à la pression des autorités et à la censure.
Peter Greste, Mohamed Fahmy et Baher Mohamed lors de l'audience au tribunal au Caire le 23 juin. (Photo Asmaa Waguih. Reuters)
publié le 30 juin 2014 à 12h03

Le 23 juin, dans la salle d'audience austère du tribunal de Torah, qui jouxte la prison du même nom, à la périphérie du Caire, le verdict a secoué la soixantaine de journalistes présents. Trois de leurs collègues, Peter Greste, Mohamed Fahmy et Mohamed Badr, venaient d'écoper de peines de sept à dix ans de prison. Un couperet glacial qui a provoqué la confusion et de vives réactions à l'international. Poursuivant la campagne Journalism is not a crime lancée il y a plusieurs mois, des centaines de journalistes du monde entier se sont affichés, dès l'annonce de la sentence, muselés de ruban adhésif sur leurs antennes et dans leurs journaux pour protester contre cette condamnation.

Ils sont 16 dans les geôles égyptiennes, 11 autres ont fui le pays pour échapper à la prison. En majorité égyptiens. Des journalistes en exil, arrêtés, détenus illégalement et condamnés par des juges zélés, pour avoir exercé leur profession. Ils sont aussi des dizaines, sur le terrain, tous les jours à être persécutés et empêchés de faire de manière juste leur métier. Le journaliste Alaa Al Aswany, qui publiait régulièrement des tribunes, vient d'ailleurs d'annoncer qu'il démissionnait du journa