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Séfarades : l’Espagne précise les contours de la naturalisation

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publié le 30 juin 2014 à 22h26

Combien de juifs séfarades obtiendront la nationalité espagnole ? 90 000, comme l’estiment les autorités à Madrid ? Ou plusieurs centaines de milliers, comme l’avancent d’autres ? Alors que le projet de loi permettant de naturaliser les descendants de ceux qui ont été expulsés en 1492 par les rois catholiques devrait être approuvé au Parlement cet été, il règne un flou artistique concernant l’impact de cette mesure. Une seule certitude : de nombreux séfarades (mot qui signifie «Espagne» en hébreu) se rendent ces jours-ci dans les consulats espagnols de Rabat, d’Ankara, de Jérusalem ou de Caracas. La principale difficulté tient à définir précisément les contours de la communauté séfarade. Faut-il la restreindre à toute personne dont les aïeux ont été jetés hors d’Espagne à partir de la Reconquête de Grenade, et qui ensuite ont principalement émigré vers le Maghreb, les Balkans ou en Turquie ? Ou faut-il l’étendre à tous ceux qu’on oppose aux juifs ashkénazes, originaires d’Europe centrale, et y inclure ceux venant de Syrie, d’Irak ou du Yémen ?

A Madrid, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy entend s'en tenir à la première catégorie. Selon les estimations, il pourrait s'agir de 500 000 à 800 000 personnes, dont plus de la moitié réside en Israël. Mais encore faut-il pouvoir démontrer son appartenance aux «juifs sefardim». Pour cela, les autorités ont mis en place une série de critères : un certificat de la communauté juive de la zone, un nom d'origine clairement se