C’est l’une des clés de leur offensive éclair qui les a conduits aux portes de Bagdad : la capacité de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL ou Daech, selon l’acronyme en arabe) à terroriser littéralement ses adversaires, dont la malheureuse armée irakienne qui a abandonné sans combattre Mossoul, la seconde ville du pays. Une stratégie de l’effroi, combinée avec l’extraordinaire mobilité des groupes motorisés, la foudre des attaques et une analyse des points faibles de ses ennemis. Autant d’éléments qui témoignent que, derrière le pavillon noir des islamistes, se cachent des officiers de carrière rompus au combat.
«Conduites». «Il y a une menace sérieuse sur Bagdad, reconnaît Hadji Salem, un responsable de l'Armée du Mahdi, milice chiite qui mobilise actuellement des milliers de volontaires. Les extrémistes essayent d'encercler la ville par l'Est, depuis la province de Diyala, par le Nord, depuis celle de Salaheddine, par l'Ouest, depuis Ramadi et, à présent, par le Sud, depuis la localité sunnite de Jourf al-Sakhar. A chaque fois, ils essayent de couper les communications, les lignes électriques et même les conduites d'eau.» Chef de la tribu Al-Khazraj et homme d'affaires, Rafic Bandar raconte par téléphone comment une unité de Daech est venue tester, il y a huit jours, les défenses de Doujaïl, petite ville à majorité chiite située à 50 kilomètres de Bagdad, lieu d'un terrible massacre du temps de Saddam Hussein a