L’expansion de l’Etat islamique (ex-Etat islamique en Irak et au Levant, ou Daech son acronyme arabe) en Syrie et en Irak soulève de grandes interrogations sur l’avenir du Machrek arabe. On peut craindre que la région ne devienne la vitrine mondiale de la faillite des Etats, des sociétés et même de la religion. L’empressement des tribus locales à brandir l’étendard de «l’Etat islamique» soutenu par des jihadistes venus des quatre coins du monde ne menace pas seulement du démantèlement dans le sang des entités nationales formées au lendemain de la chute de l’Empire ottoman, mais risque surtout de compromettre toute forme de société, de civilisation et de croyance dans nos pays.
Quoiqu’on dise des forces régionales ou internationales qui profiteraient des événements en Irak ou en Syrie ou des tentatives de se servir de la situation pour des agendas stratégiques, notamment une nouvelle alliance entre Occidentaux et Iraniens au détriment des peuples de la région, nous considérons la poussée croissante des partisans de la religiosité jihadiste et l’ambition d’établir un pouvoir fondé sur la charia religieuse dans sa vision rigoriste la plus étroite comme un danger imminent pour les peuples du Machrek arabe et pour leurs droits à la liberté, à la justice et à la paix.
Ce pouvoir religieux constitue dans son essence une broyeuse des humains, une machine d’asservissement à l’écart du monde du travail et de la production. Il établit les bases d’une autorité raciste élitiste, fasciste à