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Libération
Décryptage

France-Russie, Mistral gagnant

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400 militaires russes sont accueillis à Saint-Nazaire pour être formés à la conduite du bâtiment, qui sera bien livré à Moscou malgré les pressions.
A la descente de la frégate russe «Smolny», le 30 juin, dans le port de Saint-Nazaire. (Photo Julie Louise. Reuters)
publié le 1er juillet 2014 à 19h36

Deux équipages de marins russes sont arrivés à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), en début de semaine, pour se former au maniement des deux navires de type Mistral vendus à Moscou en 2011. Malgré la crise en Ukraine et la pression de ses alliés, la France maintient la livraison des deux bateaux.

À quoi sert un Mistral ?

En 2011, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, un contrat d’1,2 milliard d’euros a été signé entre Paris et Moscou pour la fourniture à la Russie de Mistral. Ces bâtiments de projection et de commandement («BPC», selon la terminologie militaire) servent d’abord, comme leur nom l’indique, à transporter du matériel et des hommes sur un théâtre d’opérations. La France, qui en possède trois exemplaires, les a par exemple mis à contribution pour acheminer des troupes et du fret via le Sénégal lors de l’opération Serval au Mali ou via le Cameroun pour l’intervention en Centrafrique de décembre 2013. Au Liban en 2006, il a aussi servi à évacuer des civils.

Le BPC vaut d'ailleurs peut-être surtout pour sa polyvalence. Il est doté de salles de commandement bourrées d'électronique, d'un hôpital équipé de blocs chirurgicaux et sert aussi de porte-hélicoptères. Une fonction qui fut cruciale lors de l'opération Harmattan en Libye en 2011, permettant aux aéronefs de décoller en toute discrétion, à quelques kilomètres du littoral, pour bombarder de nuit les forces pro-Kadhafi.«C'est lors de cette intervention que le Mistral a conquis les Russes», souligne l'historien Jean-Christophe Notin.

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