L’écrivain français Marek Halter, qui vient de publier
Hadija
sur l’épouse de Mahomet (éditions Robert Laffont) après une trilogie sur les femmes de la Bible (Tsippora, Sarah, Lilah), a fait beaucoup de bruit en publiant récemment dans
Le Monde
une
[ Lettre à mes amis, mes frères juifs de France ]
. Il réagit à
[ la mort des trois jeunes Israéliens ]
de 16 et 19 ans disparus le 12 juin et retrouvés sans vie hier aux environs de la localité de Halhoul, près de la route où ils ont été vus pour la dernière fois, faisant de l’auto-stop. Le gouvernement accuse le Hamas.
Quelle a été votre réaction à la nouvelle de la mort de ces trois jeunes israéliens?
J'ai été horrifié. Comme dit Aliocha à son frère Ivan Karamazov, «ma chemise est plus proche de mon corps». C'est aussi ce que disait Camus : «Entre la justice et ma mère, je choisis ma mère…» Je suis donc plus bouleversé, c'est vrai, quand on tue des jeunes juifs que quand on tue, par exemple, de jeunes Indonésiens. Mais passée la réaction émotionnelle, il faut rappeler que dans la guerre que se livrent le Hamas et l'armée israélienne il y a des morts des deux côtés. La différence, ici, c'est que ce ne sont pas des jeunes gens qui meurent lors d'une bataille ou d'un affrontement armé, ces garçons ont été exécutés de sang-froid, d'une balle dans la tête.
Il y a des affrontements depuis des dizaines d’années sur cette terre qui devait être pacifiée depuis bien longtemps, il y a des jeunes gens qui meurent des deux côtés, mais ce qui me bouleverse c’est la méthode qui a été employée pour liquider trois adolescents israéliens.
Vous rappelez la guerre entre le Hamas et Israël, mais il y a aussi le problème des colonies juives en territoire palestinien comme à Hebron, en Cisjordanie, où a eu lieu l’enlèvement des adolescents.
Si Israël n’occupait pas les territoires ce ne sera