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Libération
TRIBUNE

L’Irak et la déflagration jihadiste

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par Hosham DAWOD
publié le 1er juillet 2014 à 18h06

Ce texte a été actualisé mercredi, à la demande de l'auteur.

La situation explosive de l’Irak évolue très vite et s’aggrave. La ligne de front demeure mobile, même côté des Kurdes, qui contrôlent de vastes territoires hier encore qualifiés des «zones disputées». Mais les Kurdes se trompent s’ils pensent pouvoir rester en dehors d’un conflit qui déborde petit à petit même le cadre irakien. Si l’essentiel des causes de la crise se trouvent à l’intérieur de l’Irak, les acteurs locaux se montrent de plus en plus incapables d’y faire face. Les Etats-Unis payent les hésitations d’Obama : en quittant prématurément l’Irak en 2011, en laissant la Syrie devenir une niche de djihadistes, en misant uniquement sur les islamistes « fréquentables » de l’après printemps arabes, cette politique contre-productive a favorisé soit une situation chaotique soit un retour vers des régimes autoritaires.

Les Turcs ont joué les apprentis sorciers en s’entendant de facto avec les djihadistes en Syrie y compris, d’après plusieurs observateurs, en s’accommodant du pétrole produit par Da’esh (acronyme arabe de l’Etat Islamique d’Irak et du Levant, EIIL) en Syrie, acheminé et commercialisé en partie à travers leur territoire (l’Etat syrien fait par ailleurs partie de leurs clients).

Une intervention des Américains, avec ou sans l’aide des Iraniens, conduira probablement à un changement de gouvernement (et surtout de Premier ministre) à Bagdad. Les sunnites irakiens désespérés qui ont pactisé avec le diable d