Une certaine idée du Japon pacifiste a vécu. Le Premier ministre, Shinzo Abe, a décidé mardi que les forces d'autodéfense (SDF) de l'archipel pourront désormais participer à des opérations militaires hors des frontières pour aider des alliés. Cette décision historique met un sérieux coup de canif à la constitution édictée en 1947 et jamais révisée depuis. Car l'article 9 de la Charte stipule que le «peuple japonais renonce à jamais à la guerre […] ou à l'emploi de la force comme instrument pour résoudre les conflits internationaux».
Face à ce pacifisme d'Etat, défendu avec ardeur par une majorité de citoyens, le gouvernement conservateur préfère promouvoir désormais la «légitime défense collective», et non plus seulement individuelle. La différence est loin de n'être que sémantique. Les SDF vont dorénavant pouvoir assister des alliés attaqués, ou participer à des opérations de maintien de la paix sous l'égide de l'ONU. «Une attaque menée contre un pays étranger pourrait effectivement menacer la survie du Japon», indique le document du gouvernement.
Huis clos. L'armée nippone pourra donc utiliser la «force strictement nécessaire», et «s'il n'y a pas d'autres solutions». Lors d'une conférence de presse très attendue mardi, Abe s'est fait solennel. Evoquant sa «grave responsabilité», il a rappelé sa mission de Premier ministre : «Quelles que soient les circonstances, je protégerai la v