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Les gros mots interdits dans les spectacles et médias russes

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Les contrevenants risquent jusqu'à 1 000 euros d'amende.
Dans un magasin de télés à Moscou, en 2013. (Photo AFP)
par AFP
publié le 1er juillet 2014 à 16h06

Une loi russe controversée interdisant les expressions grossières au théâtre, dans les films et les médias, est entrée en vigueur mardi, sur fond de multiplication par le Kremlin des initiatives destinées à renforcer les valeurs conservatrices en Russie. Promulguée par Vladimir Poutine en mai, la loi veut interdire au cinéma, au théâtre et dans les médias les mots obscènes, dont l'emploi s'est largement répandu avec la fin du régime communiste et l'éclatement de l'URSS.

Les disques et les livres contenant des mots grossiers seront affublés d’une étiquette avertissant l’acheteur, et les films qui ne respecteront pas l’interdiction seront privés de licence de distribution. Les contrevenants devront payer des amendes pouvant atteindre jusqu’à l’équivalent de 1 000 euros.

La loi vise le très riche argot russe (appelé «mat»), dont la place particulière dans l’histoire et la société russes en a presque fait l’objet d’une fierté nationale.

Dérivé de quatre principaux mots, qui décrivent l’acte sexuel et les organes sexuels féminin et masculin, le «mat» est utilisé au quotidien, dans certaines circonstances, par beaucoup de Russes, ouvriers comme intellectuels. Les célèbres poètes Mikhaïl Lermontov et Alexandre Pouchkine sont d’ailleurs connus pour en avoir parsemé leurs œuvres.

Qualifiée de «ridicule» par ses détracteurs, la loi fait suite