Menu
Libération
Récit

Manifestation monstre pour la démocratie à Hongkong

Article réservé aux abonnés
Le parti communiste chinois avait promis à l'ancienne colonie britannique d’instaurer en 2017 le suffrage universel direct pour l’élection du chef de l’exécutif. Mais Pékin veut garder la main.
A Hongkong ce mardi. (Photo Philippe Lopez. AFP)
publié le 1er juillet 2014 à 11h55
(mis à jour le 1er juillet 2014 à 15h01)

Une manifestation pro-démocrate de grande ampleur s’est achevée ce mardi soir à Hongkong. Des dizaines de milliers de manifestants ont brandi des banderoles réclamant un «véritable suffrage universel» dans le territoire. «Ne craignons pas les menaces du parti communiste», «Sauvegardons l’autonomie du peuple de Hong Kong», clamaient des manifestants, surveillés par 4 000 policiers mobilisés pour l’occasion.

Chaque année, le 1er juillet, des centaines de milliers d’habitants de l’ancienne colonie britannique marquent par un défilé militant pour la démocratie l’anniversaire de la rétrocession de 1997 du territoire à la Chine. Cet événement, nourri par l’hostilité croissante des Hongkongais à l’encontre des méthodes du régime chinois, revet cette année une importance particulière.

Le parti communiste chinois promit à Hongkong, lors de sa rétrocession en 1997, d’instaurer en 2017 le suffrage universel direct pour l’élection du chef de l’exécutif - pour l’heure élu par 1193 représentants triés sur le volet. Ces principes sont énoncés dans la «loi fondamentale» qui régit la région administrative spéciale de Hongkong - où la liberté de parole a été largement préservée depuis le départ des Britanniques.

Candidats «patriotes»

Mais Pékin a depuis peu, et fort maladroitement, exigé que les candidats en lice pour 2017 soient «patriotes» et qu'ils «aiment la Chine». Ce critère arbitraire pourrait permettre au PC chinois de disqualifier les candidats potentiels qui lui déplaisent, notamment les démocrates. La publication le mois dernier par les autorités communistes d'une déclaration officielle énonçant que la «loi fondamentale» peut être amendée à sa guise par Pékin a enflammé davantage encore le débat. D'autant qu'elles remettent aussi en cause, au passage, l'indépendance judiciaire de Hongkong, en affirmant que les juges de Hongkong doivent aussi être «patrio