Voilà de longs mois que la Tunisie attendait que tombe la date, promesse d'en finir avec une transition à rallonge. C'est chose faite : l'Assemblée constituante a entériné il y a une semaine le calendrier électoral. Les législatives sont fixées au 26 octobre, le premier tour de la présidentielle au 23 novembre. Reste quatre petits mois aux partis pour rôder leur machine. Sur ce point, comme en 2011, la formation islamiste majoritaire, Ennahda, semble avoir une longueur d'avance. «Eux sont bien préparés et pas nous», soupirait, mercredi, une députée du Bloc démocrate. «Déçue» et déroutée, comme beaucoup dans le camp moderniste, par la décision du parti Nidaa Tounes de constituer pour les législatives des listes sous sa seule bannière. Un choix de raison, argumente-t-on chez Nidaa Tounes : se présenter sous un autre nom porterait un coup à la notoriété acquise. «Nos listes électorales seront néanmoins ouvertes à tous ceux qui souhaitent s'y rallier, parmi les forces civiles, politiques et démocratiques», a précisé le leader Béji Caid Essebsi, 87 ans, désigné candidat du mouvement à la présidentielle.«Pour le moment, c'est le choc pour nos partenaires, mais il n'y a pas d'autres choix», estime l'économiste Mahmoud ben Romdhane, membre du bureau exécutif.
Tentation. Arrivée en rangs dispersés en 2011 et laminée, la constellation de partis laïcs avait réussi à faire cause commune l'an dernier, au plus fort d